Second session: Eleonora Degli Esposti, Reinan Ramos Dos Santos, and Daniel Stil. Saturday 20 November 2021 (in person and online).
Phenomenology and Transcendental Idealism
Seminar for Doctoral Students and Young Researchers in Phenomenology
(October 2021 – June 2022 / in person and via Zoom)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
See: https://philosophie.pantheonsorbonne.fr/evenements/phenomenologie-et-idealisme-transcendantal
Organisation:
Luz Ascarate
Circé Furtwängler
Quentin Gailhac
Second session: Saturday 20th November 2021, 13:30-16:30
Salle Halbwachs (escalier C, 1er étage droite, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris)
To attend the seminar, either in person or via Zoom, please register at the following address: [email protected]
Presentations by :
> Eleonora Degli Esposti (University Paris 1 Panthéon-Sorbonne): “L’idéalisme transcendantal et la perspective cosmologique d’Eugen Fink”
> Reinan Ramos Dos Santos (University Paris 1 Panthéon-Sorbonne): “Sur le détrônement de l’ego transcendantal chez le jeune Heidegger et chez Patočka”
> Daniel Stil (University of Heidelberg): “The paradox of subjectivity”
Abstracts:
Eleonora Degli Esposti (University Paris 1 Panthéon-Sorbonne): “L’idéalisme transcendantal et la perspective cosmologique d’Eugen Fink”
Eugen Fink, dernier assistant de Husserl, travailla constamment à la comparaison entre la position husserlienne et celle heideggerienne, en développant sa propre pensée originale. En imprimant une nouvelle force à la conception heideggerienne de l’être-dans-le-monde, le point-clé incontournable pour Fink est le fait que l’homme est en tant qu’en relation avec le monde. Le but de l’exposé est de présenter le développement phénoménologique de Fink en vue de montrer comment il se détache de l’idéalisme transcendantal de Husserl.
Tout d’abord, nous souhaitions nous arrêter sur le concept de phénomène chez Fink, par lequel on introduit une première et significative différence par rapport à Husserl. Ensuite, nous souhaitions examiner la conception de Fink de près, mais en gardant toujours à l’esprit la perspective idéaliste et la perspective transcendantale comme termes de comparaison. Par rapport à la première, Fink redimensionne le rôle absolu de la subjectivité transcendantale; cependant, il ne nie pas la dialectique tout court, au contraire il décrit des dimensions, à la fois mondaines et anthropologiques, qui s’intègrent dans un entrelacement continu sans se résoudre dans une identité. Par rapport à la deuxième, Fink, comme d’autres, se détache de l’intellectualisme de Husserl en proposant une description de l’homme à large rayon qui le considère en même temps comme spectateur et acteur du monde.
Reinan Ramos Dos Santos (University Paris 1 Panthéon-Sorbonne): “Sur le détrônement de l’ego transcendantal chez le jeune Heidegger et chez Patočka”
L’épithète « post-phénoménologique » semble aujourd’hui être l’objet d’une dispute au sein de la phénoménologie contemporaine d’expression francophone. D’un côté, on avance que la post-phénoménologie serait caractérisée par la non-radicalité de la méthode et par la reconnaissance de l’impossibilité de « fonder » la phénoménologie ; de l’autre, on affirme inversement que le trait essentiel d’une post-phénoménologie est son souci de radicalité et de nouveauté, car elle s’emparerait de la tradition phénoménologique tout en essayant de la refonder et de l’étendre à d’autres champs d’investigation.
À mon avis, ce critère fondé sur le degré de radicalité, plus ou moins « fort » d’une attitude phénoménologique à l’autre, ne permet pas de déterminer en quoi une pensée post-phénoménologique se distingue d’autres mouvances se réclamant de la phénoménologie. C’est en analysant l’histoire de la phénoménologie qu’il est possible de faire la distinction entre les attitudes, ou mieux, entre les différents moments de l’histoire la science des phénomènes. Pour ce faire, il faut non pas chercher à caractériser un type d’attitude particulier, mais une idée générale de la phénoménalité à l’arrière-fonds des diverses moments phénoménologiques et de ses différents gestes.
Cette présentation a pour but de suivre la piste de l’idée husserlienne d’ego transcendantal et de voir quelle place elle occupe dans deux pensées explicitement héritières du legs husserlien, à savoir celles de Heidegger et de Jan Patočka. Appartenant à des moments différents de l’histoire de la phénoménologie, ces deux phénoménologues ont toutefois en commun le fait d’avoir décentré, voire détrôné l’ego de son statut d’instance constituante, et aussi d’avoir cherché les conditions non-subjectives de la phénoménalisation et de l’expérience que nous en avons. Analyser ces pensées venues après Husserl permet de comprendre l’émergence de la mouvance post-phénoménologique, caractérisée par une rupture irréconciliable entre phénoménologie et égologie et par un retour à l’expérience phénoménale concrète.
Daniel Stil (University of Heidelberg): “The paradox of subjectivity”
In my presentation I will focus on Edmund Husserl’s transcendental idealism under the scope of the so-called „paradox of subjectivity: being a subject for the world and at the same time being an object in the world”. The interpretation and possible solution of the paradox bears important consequences for Husserl’s overall transcendental-idealistic endeavour. In fact, I support the thesis that the paradox of subjectivity poses the “fundamental paradox of all transcendental philosophy”, for it calls into question and problematizes the very notions of transcendentality and mundanity. I will elucidate this point by criticizing Husserl’s notion of self-objectification, which is introduced to account for the mundanization of the transcendental subject. This rigid subject-object model of self-constitution is preceded, in my view, by a certain kind of facticity within transcendental phenomenology. It is the facticity of the transcendental subject itself, which I will link, following Jean-Paul Sartre, to its bodiliness (Leiblichkeit). As such it serves as a middle ground between a purely transcendental and a merely mundane instance. Husserl unfortunately fails to acknowledge the bodiliness of transcendental subjectivity, as the lived-body is rooted in the body qua thing. Husserl acknowledges though that the lived-body takes over certain objectivating functions. As such, however, the lived-body is merely joined to the psychological and spiritual, but not the transcendental subject. Thus, Husserl remains caught between the paradox of the constituing lived-body being itself constitued and vice versa. Accordingly, The split between transcendental and mundane subjectvity remains unresolved as well, so that Husserl‘s account must be modified in order to come to terms with the paradox of subjectivity.